Le concept d'ingénierie est issu des sciences de l’ingénieur et implique que l’activité de formation, à l’instar de l’activité scientifique, nécessite une grande rigueur dans la conceptualisation et la production d’ouvrages, le tout dans le respect de la conformité à des règles de bonnes pratiques. L’ingénierie pédagogique embrasse donc une approche méthodique, rationnelle et progressive. Quels sont les deux types d’ingénierie pédagogique et quelles sont les différentes phases de l’ingénierie pédagogique ?

 

Deux types d’ingénierie pédagogique

Le concept d'ingénierie pédagogique évolue de l'ingénierie séquentielle vers l'ingénierie concourante en ce qui concerne la construction de dispositifs de formation : 

  • Lingénierie séquentielle consiste à suivre de façon linéaire un ensemble d’étapes successives, balisées et planifiées pour produire un dispositif. Elle nécessite un contexte relativement stable et peut être utilisée dans un milieu protégé avec une distinction claire entre les acteurs.
  • Lingénierie concourante consiste à avancer par compromis progressifs, aussi appelés paliers, entre acteurs et métiers. Le processus est plus souple et adaptable en fonction du contexte. Le chef de projet adopte un rôle de pilotage plutôt que de contrôle. Enfin, la conduite de projet se fera généralement en pluridisciplinarité.

 

Les phases de l’ingénierie pédagogique selon le modèle ADDIE

On définit, selon le modèle ADDIE (Analysis Design Development Implementation Evaluation), 5 étapes dans la conception et la réalisation d'un dispositif pédagogique.

 

L’analyse de l’environnement

C’est la première phase de l’ingénierie pédagogique au cours de laquelle on analyse les composantes de l’environnement de formation qui vont donner l’orientation du développement du système d’apprentissage. Ces composantes peuvent être classées en trois catégories :

  • Les besoins de formation : ce sont les compétences visées ainsi que leurs modalités d’évaluation.
  • Les caractéristiques du public.
  • Les moyens du projet : ce sont les ressources et les contraintes

 

Le design : la 2ème phase de l’ingénierie pédagogique

L’objectif de cette phase est de formaliser les données de la phase d’analyse sous forme de projet pédagogique ou de cahier des charges.

  • Les compétences : transformées en objectifs pédagogiques et énoncées de manière univoque. Il faut y ajouter un résultat observable, ainsi que les conditions d’observation et les critères d’évaluation de l’effet observé.
  • Les stratégies pédagogiques : choix du dispositif et du cadre spatio–temporel et technologique.
  • Les moyens pédagogiques : techniques (exposé, test, brainstorming, jeu de rôle, simulation, tutorat, coaching, etc.), outils et supports (manuel, transparent, visioconférence, cours en ligne, forum, didacticiels, etc.) associées aux situations (en face-à-face, en sous-groupe, en situation de travail, etc.).

 

Le développement simple / complexe

Au cours de cette phase de l’ingénierie pédagogique, on construit les outils et supports de formation. Il existe deux types de développement :

  • La phase simple avec le développement des techniques et outils habituels du formateur qui seront simplement préparés ou mis à jour.
  • La phase complexe qui nécessite le développement d’outils spécifiques selon le principe de la conduite de projet : la sélection du contenu à médiatiser, la scénarisation des activités pédagogiques, la fabrication des ressources et le contrôle (ou évaluation) des usages des ressources.

 

L’implantation : entre animation et communication

Cette phase de l’ingénierie pédagogique consiste à diffuser le système d’apprentissage aux apprenants. Dans un premier temps, on participe à l’animation de la communication et de la relation pédagogique. Dans un second temps, on effectue le suivi de l’action pédagogique.

 

L’évaluation : dernière phase de l’ingénierie pédagogique

Dernière phase de l’ingénierie pédagogique, l’évaluation du dispositif pédagogique afin de le réguler et/ou l’améliorer. Cette appréciation peut se faire via :

  • Les facteurs de résultat : on évalue une action de formation, comme les taux de participation, la satisfaction des usagers, le transfert des compétences, etc.
  • Les facteurs de coût : les coûts directs, de participation, de structure, etc.
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