Faire du microlearning, ce n’est pas se contenter de découper une formation de 6 heures en petits bouts de 5 minutes. Fondé sur les sciences cognitives, le microlearning fait appel à une méthode d'apprentissage appelée la répétition espacée. Dans cette méthode, le sujet de la formation est décomposé en petits éléments et actions simples à réaliser et assimiler, les modules de microlearning. Ils sont articulés les uns avec les autres de manière à optimiser la rétention d’information. Voici ce qu’il faut savoir pour construire un module de microlearning. 


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Étape 1 : Un module = un objectif d’apprentissage

Avant de se pencher sur le contenu du module de microlearning, il faut prendre un peu de recul. La première question à se poser sera donc : Quel comportement ou quel résultat attend-on du côté des apprenants une fois qu’ils auront consommé le contenu de ce module ? Quel défi ou problème aura été résolu ? Quel comportement aura-t-on modifié ? Une des différences principales entre un module de formation traditionnel et un module de mobile learning réside dans le fait qu’un module traditionnel peut couvrir plusieurs concepts quand le module de microlearning n’en comporte qu’un. L’unique objectif de ce module doit être mesurable. Si l’on transforme un plan de formation plus large en microlearning, chaque objectif global de la formation devra être séparé en plusieurs micro objectifs, un par module. Par exemple, la formation “Comment écrire un article pour le web” se transformera en micro modules de type “Qu’est-ce qu’un mot clé”.

-> Quelles actions mettre en place ?

1 - Diviser la formation en micro-objectifs

2 - Déterminer un résultat attendu pour chaque objectif

 

Étape 2 : Penser simplicité

Nos amis anglophones ont une expression formidable, qui sonne beaucoup moins bien mot à mot en français : “Less is more”. Nous pourrions traduire cela par “Que l’essentiel, pas de superflu”. On peut considérer que c’est le concept qu’il faut appliquer lors de la conception d’un module, et un des meilleurs intérêts pédagogiques du microlearning. Un module doit durer en moyenne entre 2 et 5 minutes. Sachant que certaines études affirment que les apprenants modernes ne consacrent que 1% de leur temps de travail à l’apprentissage, autant capitaliser au mieux sur ces 3-4 minutes d’attention disponibles par jour. Les modules de microlearning doivent aller droit au but et délivrer le contenu d’apprentissage le plus épuré et efficace, qu'ils soient utilisés seuls ou dans le cadre d'une formation e-learning plus large. D’autant que le microlearning est souvent utilisé dans le contexte de travail, alors que les apprenants cherchent à acquérir une information au moment même où ils en ont besoin. 

-> Quelles actions mettre en place ?

1 - Évaluer le contenu prévu pour le module : faut-il plus de 10 minutes pour le finaliser ? si oui, il faut penser à réduire

2 - Pour réduire, soumettre chaque élément du module à la question : “est-ce incontournable pour l’assimilation de la compétence ou de l’information ?” Si non, on met de côté 

 

Étape 3 : Penser mobile

Même si certains apprenants utilisent le microlearning sur ordinateur, le microlearning est un format d’apprentissage par essence le plus adapté au mobile learning . Les “micro-apprenants” utilisent le plus souvent ce format “en déplacement”, c'est-à- dire en contexte de travail au moment où ils ont besoin de l’information, ou sur des moments de "creux" comme les transports. Il faut donc penser un contenu adapté à une utilisation à une main, ou en mouvement, sur un petit écran. Cela veut dire moins de texte à lire, des “call to action” faciles à identifier. De même les fichiers vidéo, audio ou encore images doivent tenir compte de cette contrainte. Un fichier lourd qui met du temps à s’ouvrir n’a pas sa place en mobilité et peut vite décourager l’apprenant. 

-> Quelles actions mettre en place ?

1 - Envisager des designs et des formats adaptés à une consommation sur petit écran

2 - être vigilant sur le poids des fichiers et la fluidité de navigation pour des utilisations en mobilité, donc avec différentes qualités de connexion

 

Étape 4 : Faire appel à des formats engageants

Si les académiciens peuvent raffoler des gros pavés de textes, c’est très loin d’être le cas de l’apprenant moderne. Le contenu est partout, sans dire qu’il y en a trop, au point que l’attention des gens se monétise aujourd’hui. Donc pour donner envie à un apprenant de terminer un module de microlearning, il faut utiliser un format et un langage qui lui donne envie, tout simplement. Pour ça les infographies, la vidéo, les images ou encore les gifs animés sont des formats qu’il faut envisager. Par ailleurs, une tâche donne toujours plus envie lorsqu’elle sonne comme un défi. Pensez donc à utiliser des mécanismes de jeu et de points pour motiver à terminer le module, car même si 5 min sont courtes, on a vite fait de perdre son apprenant. C’est dans les premières secondes que l'on sait si l’on a réussi ou pas à capter et garder son attention. Une logique de jeu - ou gamification - aide à engager l'apprenant durablement.

-> Quelles actions mettre en place ?

1 - Varier les formats, utiliser le visuel

2 - Utiliser la gamification

 

Étape 5 : Ne pas tomber dans l’écueil du simplisme

Ce n’est pas parce que le format implique une contrainte de temps pour délivrer le contenu que ce dernier doit devenir simpliste. Résumer un grand texte de 5 pages en 5 modules d’une phrase courte ou 5 bullet points peut être contre-productif et faire perdre de vue ce que l’on veut enseigner. On préférera par exemple expliquer ce qu’il fait comprendre et retenir de ces 5 pages dans une vidéo dynamique de 3 à 5 minutes, suivie d’un petit quiz. C’est plus “catchy”, diraient-ils outre-Manche (entendre: cela attire l’attention) et ça a le mérite de ne pas dénaturer la connaissance que l’on souhaite transmettre. 

Un autre aspect du simplisme à éviter est celui de développer des quiz ou évaluations trop faciles. Le test doit être à la hauteur de la complexité du concept appris. S’il est en-dessous, les apprenants peuvent rapidement avoir l’impression que la formation n’est pas à leur niveau et se désengager. 

-> Quelles actions mettre en place ?

1 - Tester des formats les plus adaptés pour ne pas dépouiller le module de sa vocation d'apprentissage

2 - Adapter les niveaux de contenu et de quizz à celui des apprenants, pas de quiz trop faciles

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