La notion de social learning vient totalement à l’encontre de la notion d’apprentissage traditionnel, celui dont on parle lorsque l’on fait référence à un cours magistral, dispensé par un professeur ou un formateur à un groupe d'apprenants. À l'inverse, il s’appuie sur le partage des connaissances entre pairs et intègre une notion de co-construction des bases de connaissances. Le savoir est enrichi par les interactions entre apprenants. Alors comment le social learning change-t-il notre approche d'apprentissage ? Faisons le point.

 

Le nouveau rôle du formateur

Première grande différence, la dynamique d'apprentissage change : le formateur ou professeur n’intervient plus dans une dynamique “top down”, dans laquelle il est le seul vecteur de connaissances. Avec le social learning, chaque apprenant peut être à la fois élève et professeur à un moment donné. Mais dans ce contexte le formateur ne disparaît pas pour autant : il garde la responsabilité de guider les apprenants afin de garantir la qualité pédagogique des échanges. Tuteur, pédagogue, administrateur, formateur... Il peut avoir plusieurs noms, mais son rôle reste le même.

-> Quelles nouvelles fonctions pour le formateur ?

1 - Faciliter les échanges à l’aide de la mise en place d’outils adéquats

2 - Organiser des ateliers et initier les discussions pour favoriser les interactions et l’intérêt

3 - Animer les échanges et valoriser les apprenants actifs pour encourager les autres

 

Une approche d’apprentissage plus collaborative

Si l’on traduit littéralement social learning, on obtient apprentissage social. Nos amis anglophones aiment quant à eux utiliser le terme “peer learning”, c’est à dire apprentissage par les pairs, et d’autres sont plutôt disciples de l’expression “collaborative learning”, pour l'apprentissage collaboratif. À vrai dire, pas besoin de chercher à les différencier, ils veulent tous désigner la même chose : une situation d'apprentissage dans laquelle les apprenants ne reçoivent plus le contenu de formation de manière passive. Ils deviennent acteurs de leur apprentissage et collaborent les uns avec les autres pour comprendre et intégrer des concepts ou encore résoudre des problématiques en situation.

-> Comment le social learning rend-il l’apprentissage plus collaboratif ?

1 - Il rend les apprenants acteurs de la formation et chaque apprenant peut être simultanément élève et enseignant

2 - La résolution de problèmes en groupe est partie intégrante du social learning

 

Une plus grande valorisation de l’apprentissage informel

Avec l'apprentissage "traditionnel", on valorise la formation académique en la plaçant au centre du dispositif de formation. Or, si l’on se base sur la théorie du modèle 70-20-10, ce n’est peut-être pas la meilleure stratégie à adopter si l’on veut que les apprenants retiennent quelque chose. Développé au milieu des années 1990 par le Center for Creative Leadership de l’Université américaine de Princeton, ce modèle basé sur une étude avance que sur 100% de connaissances acquises, 70 % le seraient par le biais de l’activité et de l’expérience, 20 % le sont par le biais de leurs interactions sociales et 10 % par le biais de la formation académique. En résumé, 90% de ce que l’on retient provient de nos interactions avec les autres et de ce que nous apprenons “en contexte”. Ces 90% correspondent à l’apprentissage informel, le même que reproduit le social learning.

-> Comment le social learning favorise-t-il l'apprentissage informel ?

1 - Il encourage les interactions sociales à valeur pédagogiques et booste la motivation

2 - Il fait le plus souvent appel à des situations réelles, favorisant l'apprentissage en contexte.

Le corpus de connaissances est moins statique

Le social learning se nourrissant des expériences individuelles et s'ancrant bien souvent en contexte, il fait appel à un corpus de connaissances qui évolue en permanence. En effet, les métiers évoluent de plus en plus vite, ainsi que les technologies, une situation qui amène les apprenants à être systématiquement en veille, encore plus dans un contexte de formation en entreprise. Lorsque l’on se forme au quotidien dans un modèle de social learning, la veille collective permet l’ajustement en temps réel des contenus de formation, en fonction des besoins d'apprentissage. Parce qu’il favorise le partage entre pairs, le social learning, s’il est soutenu par les bons outils, permet la transmission simplifiée de ce savoir, qui prend une valeur différente lorsqu’il est transmis par des pairs qui exercent effectivement leur activité au quotidien.

-> Comment le social learning favorise-t-il l’évolution du corpus de connaissance ?

1 - Il encourage chaque apprenant à être en veille sur son métier et à partager chaque nouvel apprentissage avec ses pairs

2 - Équipé des bons outils, il peut partager du contenu de formation en temps réel

 

Décloisonner la formation

Puisque l'apprentissage informel dépasse de loin les murs de la salle de formation, il va de soi que le social learning porte naturellement les mêmes caractéristiques. Certes, certaines activités de social learning ont lieu en groupe et en présentiel, mais les contextes d'apprentissage “distanciels” et à la demande deviennent de plus en plus la norme. Avec des outils comme le mobile learning, le social learning dépasse les frontières de l'apprentissage, en n’obligeant plus l’apprenant à “bloquer” un temps pour l'apprentissage. L'apprentissage social se fait bien souvent en contexte, comme on poserait directement la question à notre collègue s'il était à côté de nous.

-> Comment le social learning participe-t-il à décloisonner la formation ?

1 - En mobilité il permet d'apprendre en contexte, à la demande et au moment où l'information est nécessaire pour une mise en application immédiate

2 - Il permet de sortir des “murs” de la classe pour intégrer l'apprentissage dans les discussions quotidiennes

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