Agrippine gisait sur le sol de son bureau, sonnée. Ils l’avaient eue. Prostrée, elle se remémorait la grande époque de son adolescence. Les fêtes. Les copines. Les garçons qui lui plaisaient (et les autres). Les blocages au lycée pour une cause juste (et aussi un peu pour ne pas aller en cours). Les disputes avec ses parents. Les profs tous moqués, les messages passés pendant les interminables et pénibles heures de cours. L’absence de préoccupation pour quoi que ce soit d’autre que les activités précédemment mentionnées. 

Son état d’esprit n’avait pas tellement changé depuis. Soirées étudiantes. Siestes au fond de l’amphi. Un diplôme décroché malgré tout. Un travail qui lui semblait à sa mesure : des collègues avec qui rigoler, du café à volonté, des messages passés pendant les interminables et pénibles heures de formation professionnelle. 

Elle savoura cette grande bouffée de nostalgie. Puis s’insurgea. Enfin, un cours, c’est un cours ! C’est long, on s’ennuie, on déploie des trésors d’énergie et de créativité pour ne rien faire, la tradition, quoi !

Jusqu’à ce qu’arrive le mobile learning. 

Toujours par terre, Agrippine frissonna.

 

Le mobile learning donnera trop de choix à vos collaborateurs

Une formation traditionnelle a lieu à une heure précise, à une date précise, dans un endroit précis. Bon, déjà, ça fournit à tous les Agrippines du monde une référence pour se faire porter pâle pile au bon moment. Mais là n’est pas la question.

Le mobile learning, entre autres caractéristiques, est une formation très flexible, accessible n’importe où, n’importe quand et sur n’importe quel appareil. Autrement dit, si on se pose la question de savoir si là, tout de suite, c’est possible de se former, la réponse est presque toujours oui. À partir de là, voilà un nouvel élément à intégrer : les instants formation, on les met où dans son planning ?

Les instants formation, oui. Parce que le mobile learning a une autre caractéristique importante : il fait appel au microlearning, et donc à des formats (très) courts. Chaque module demande en général moins de cinq minutes pour être complété. Et donc, cette question lancinante se pose toujours dans la tête de vos pauvres collaborateurs : “un deuxième café ou un instant formation ?” ; “rappeler tout de suite ce client insupportable ou un instant formation ?” “écouter mon collègue parler de ses malheurs une énième fois ou un instant formation ?” ; etc., etc. Autant de choix qui n’auraient pas lieu d’être avec une formation classique. 

Et si seulement c’était le seul problème !

Prenons une formation sur, par exemple, les grandes tendances de votre activité en 2020-2021. Elle sera divisée en capsules, elles-mêmes subdivisées en modules. Souvent, ça fait un certain nombre de séances de cinq minutes environ…

...parmi lesquelles on peut piocher à volonté ! Commencer une capsule attrayante, terminer deux modules, entamer une autre capsule, ou au contraire toujours terminer celle qu’on a commencé, le choix est, là encore, vaste. Et puis en fonction du métier de l'apprenant, de sa manière d’organiser son travail, de son humeur du jour, il va falloir décider quel module sera le plus utile. 

On est presque dans la surabondance de choix, un concept développé par Heidi et Alvin Toffler en 1970, dans leur livre Le Choc du Futur. Grosso modo, si un individu est confronté à trop de choix à la fois, avec des options plus attrayantes les unes que les autres, la situation deviendra mentalement pesante pour lui. 

En fait, c’est comme être dans un magasin de bonbons et de devoir n’en choisir qu’un seul. Un vrai supplice. 


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Le mobile learning rendra vos collaborateurs accros 

C’est le moment de parler de la gamification, le troisième larron du trio mobile learning - microlearning - gamification. Il s’agit d’intégrer des mécaniques de jeu dans votre plan de formation. La plupart, sinon la totalité, des plateformes de mobile learning proposent des fonctionnalités pour rendre la formation plus ludique.  

Et qui dit ludique dit plus engageant. Parce qu’à quoi reconnaît-on un jeu ? Pas à son format, il y en a plein. Pas à son nom : rien n’indique dans le nom d’un jeu qu’il s’agit d’un jeu. Yahtzee, c’est un jeu ; Yakult, une boisson. Les Sims, c’est un jeu ; les Pim's, des gâteaux. Etc. 

Non, on reconnaît un jeu parce qu’on s’amuse en y jouant. 

Comment ? Est-ce qu’on vous prend pour des imbéciles à vous expliquer que jouer, c’est rigolo, et que les trucs rigolos ça fait rire ? Pas du tout. C’est simplement un rappel d’une chose centrale qui en amène une autre : ce qui amuse engage. Les jeux, ça donne envie de participer ! 

(Sauf le ping-pong. Je déteste le ping-pong, avec sa balle qui rebondit partout sauf là où on veut l’envoyer. Des années que j’attends de pouvoir sortir ce cri du cœur : le ping-pong, c’est nul. Voilà, c’est dit, passons à la suite).

Donc, ce qui est amusant est attirant. Déjà en 2013, alors que la gamification démarrait sa folle ascension, l’opérateur américain T-mobile avait noté des chiffres impressionnants liés à l’implémentation d’une couche de gamification dans sa plateforme de collaboration interne : les contributions des employés auraient grimpé de 583 %. 583% ! Ce n’est pas un peu trop attirant ?

Et puis, bon, on parle de vos collaborateurs, mais ne vous croyez pas à l’abri. Une plateforme de mobile learning - sur laquelle vous aurez la main - peut regorger de fonctionnalités qui vous amuseront, vous aussi. Vous vous rendrez compte que votre simple LMS n’est pas suffisant, voire dépassé. Cela vous plongera dans les affres de l’interrogation : quelle stratégie mobile learning adopter ? Devons-nous laisser tomber l'e-learning ? Vous pensiez que votre travail était déjà passionnant, vous n’avez encore rien vu. 

Vos collaborateurs seront les fidèles clients de votre magasin de bonbons, mais c’est vous qui maîtriserez les stocks. 

Quoique...

 

Le mobile learning détruira votre entreprise

Avez-vous déjà entendu parler du User Generated Content, ou contenu généré par les utilisateurs ? Une plateforme de mobile learning peut permettre aux apprenants de partager leurs propres astuces métiers et autres connaissances. Fiches pratiques, vidéos, articles et autres tutoriels peuvent donc provenir de vos collaborateurs. Et ils vont adorer le faire. Qui n’aime pas parler de son métier ? 

De votre côté, vous pouvez encourager vos collaborateurs dans cette démarche. Grâce à la gamification, par exemple. Depuis tout à l’heure on vous file une métaphore de magasin de bonbons, mais vous pouvez rendre ça concret, organiser des challenges qui permettront aux apprenants  les plus créatifs et/ ou productifs de gagner de vrais bonbons. Ou des chocolats. Ou des bouteilles de champagne millésimé, c’est comme vous voulez, tout le monde n’aime pas le sucre. 

Vous pensez que ça s’arrêtera là, avec des apprenants qui produisent du contenu ? Quelle naïveté. Il y a un allié du mobile learning dont nous ne vous avons pas encore parlé. Il s’agit du social learning. Les contenus sont partagés. Ils peuvent être notés. Aimés, ou plutôt likés. Les sujets traités peuvent être discutés, via divers systèmes de messagerie (et même autour de la machine à café). L’approbation des pairs : la carotte ultime pour motiver la plupart des êtres humains. Et, dans le cas qui nous occupe, pour de bonnes raisons : apprendre des autres et partager son savoir.

De votre côté, l’intérêt que vous portez à votre travail ne risque pas de décroître, puisque vous aurez également pour rôle d’animer ces différentes conversations, de mettre en avant les contenus, de suivre la progression (fulgurante !) de vos apprenants…

Bon, là, comme vous avez lu le titre de cette partie, vous vous demandez probablement en quoi votre entreprise risque la destruction. C’était un peu osé, pardon. Reconversion serait un terme plus juste.

Réfléchissez : à force d’apprendre et de partager des  savoirs sur leurs métiers, vos collaborateurs n’auront plus le temps de les pratiquer, ces métiers. Vous vous retrouverez avec une armée de formateurs spécialisés potentiellement en roue libre. Eh oui. Donc à ce moment-là, soit vous stoppez votre activité (ce serait dommage), soit vous devenez une entreprise de production de contenus au sujet de votre activité. 

 

Méfiez-vous du mobile learning.

Agrippine s’était un peu calmée. Quelqu’un allait venir l’aider, c’était sûr. Elle appela au secours, puis attendit. Elle se souvenait du premier, celui qui l’avait fait plonger. Elle se souvenait de son monde d’avant, à l’époque où tout ce qui l’intéressait dans son travail de chargée des ventes chez Harido, c’était de récupérer sa part de la production de bonbons. 

Et puis la direction de la formation avait lancé toute cette histoire de mobile learning. Malgré elle, elle s’était prise au jeu, surtout quand les récompenses avaient commencé à tomber. Des petits goodies, une bonbonnière à son nom, le droit de goûter des prototypes qui ne seraient peut-être jamais mis sur le marché… Elle avait partagé des infographies et des tutoriels vidéo sur l’utilisation de divers logiciels internes. Ses collègues likaient. Elle était devenue “la fille des tutos info”, elle était de tous les afterworks, où elle discutait création de contenus avec les autres mordus. 

Un jour, pour rester dans la course, elle décida d’aller plus loin. Et elle acheta un livre sur les techniques de commercialisation. Son premier. Elle avait pris goût à la lecture, et elle avait commencé sa collection, jamais rassasiée. Collection qu’elle venait de ranger dans une étagère fraîchement mal montée. Étagère qui s’était effondrée sur elle. Elle appela au secours. Sa colocataire allait bien finir par se bouger.

Elle aurait pu se dégager toute seule, mais il fallait absolument que quelqu’un la filme pour intégrer la scène dans son prochain tuto ! 

 

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