Lors de votre cursus scolaire ou de vos formations, vous avez sûrement remarqué les différentes manières d’apprendre de vos formateurs. Certaines vous ont plu, d’autres moins. Et c’est normal ! C’est ce que l’on appelle “la posture” du formateur. 

Expert, coach, animateur ou facilitateur, le rôle de formateur peut prendre plusieurs formes. Mais surtout : il doit s’adapter à l’apprenant. Vous souhaitez faire évoluer votre approche de formation ? Nous vous donnons les différents types de postures et les erreurs à éviter dans cet article dédié.

 

Définition et importance de la posture du formateur

Qu'est-ce que la posture du formateur ?

La posture du formateur représente l’attitude d’un enseignant, et l’interprétation que les apprenants ont de ce positionnement. Cela comprend le langage non verbal du formateur (gestes, attitude, position, disposition de la salle…), mais aussi les éléments de langage qu’il emploie (expressions, ton, vulgarisation…) lors de la formation professionnelle

Cette posture n’est pas toujours un choix. Elle peut aussi être inconsciente et découler du vécu ou de la personnalité du formateur. Sans le vouloir, ses valeurs et ses croyances pourront transparaître dans ses paroles et dans la manière dont il conduit sa formation. On parle alors de “l’ethos” professionnel : “un système de croyances, valeurs, normes et modèles qui constituent un cadre de référence du comportement individuel et de l'action sociale au sein d'une collectivité définie.” (Cairn.info) 

 

Pourquoi la posture du formateur est-elle cruciale ?

Cette posture est fondamentale, car elle permet de transmettre les savoirs du formateur tout en renforçant la relation qu’il construit avec ses apprenants. Être formateur, ce n’est pas seulement dérouler sa présentation d’un ton monotone, en espérant que vos apprenants assimilent un maximum de connaissances. 

Être formateur, c’est adopter une attitude, des gestes, un ton pour capter l’attention et délivrer vos savoirs. Mais c’est aussi écouter ce que vos apprenants ont à dire et savoir s’adapter à chaque profil qui se trouve face à vous. Vous l’aurez compris : ce n’est pas si simple ! Pour vous aider, nous avons établi quatre postures de formateurs à adopter lors de vos prochaines formations. 

 

Les 3 (+1) types de postures du formateur les plus connues

Adopter une posture de formateur, intentionnelle ou non, est essentiel pour transmettre vos savoirs, tout en gagnant la confiance des apprenants. Les études distinguent souvent trois catégories de posture : l’expert, le facilitateur et l’animateur (ou le coach). Ces postures découlent du rapport entre le formateur, les savoirs et l’apprenant (Houssaye, 2000). 

Mais chez Beedeez, nous avions envie d’ajouter à cela une posture très intéressante : celle de l’empathique. Voici donc quatre types de postures de formateur à adopter. N’oubliez pas de choisir celle qui correspond le mieux à votre vision, vos croyances et vos valeurs. 

 

L'Expert : la transmission structurée des connaissances

La première posture la plus adoptée par les formateurs, est celle de “l’Expert”. L’objectif de cette posture est de transmettre ses connaissances de manière structurée et fluide. 

L’avantage de cette posture : le formateur est crédible face à son audience. Il transmet tous les savoirs nécessaires au développement de leurs compétences et il sait vulgariser des notions complexes.

Le risque de cette posture : tomber dans la posture du “sachant”. L’Expert peut parfois penser qu’il est le seul à détenir le savoir. Or, ses apprenants aussi ont des connaissances et peuvent apporter de la valeur à la formation.

 

Le Facilitateur : l’encouragement de l'autonomie et de l'exploration

La posture de Facilitateur a pour but d’encourager les apprenants à découvrir de nouvelles notions par eux-mêmes. Cela peut passer par de l’expérimentation, de la pratique, du travail en collaboration ou de l’observation. 

L’avantage de cette posture : le formateur joue ici le rôle de “médiateur”, et ne se positionne pas comme “sachant”. Il incite à l’autonomie et à l’exploration de ses apprenants. Ces techniques d’apprentissage sont d’ailleurs très efficaces : on parle ici de “Learning by Doing”. 

Le risque de cette posture : cette posture peut ne pas convenir à tous les apprenants. Certains ont besoin d’un accompagnement plus poussé, et se retrouveraient perdus face à trop d’autonomie. 

 

L’Animateur ou le Coach : promouvoir la motivation

La posture d’Animateur ou de Coach va se traduire par la motivation et l’encouragement des apprenants. Le formateur va vouloir mettre en pratique ses connaissances. Il motivera alors les apprenants et saura les soutenir en cas d’échec. 

L’avantage de cette posture : un formateur Animateur est un véritable booster d’énergie. Il saura animer une classe et la motiver pour assimiler des notions plus ou moins complexes. 

Le risque de cette posture : la posture de Coach peut, encore une fois, ne pas convenir à tous les apprenants. Certaines personnes auront besoin d’être écoutées ou de partager leurs doutes. Une posture motivationnelle n’est pas toujours adaptée face à ces types de profils. 

 

L'Empathique : Compréhension et Partage des Émotions

Le formateur “Empathique” va mettre en avant l’écoute et la compréhension de ses apprenants. Son objectif est avant tout de créer du lien social. Ce type de formateur est souvent très apprécié des apprenants. 

L’avantage de cette posture : le formateur Empathique aura beaucoup plus de facilités à percevoir les failles de chaque apprenant. Les personnes formées communiqueront leurs questions et leurs doutes, et il sera plus simple pour l’apprenant d’adapter son contenu. 

Le risque de cette posture : le principal risque de cette posture est d’adopter une position trop “maternelle” vis-à-vis de ses apprenants. L’empathie et l’écoute sont deux leviers très importants de la formation. Mais certains apprenants peuvent en profiter pour s’appuyer à 100% sur leur formateur et perdre en autonomie. 

Animateur, Facilitateur, Expert ou Empathique : la meilleure posture reste celle avec laquelle vous êtes le plus à l’aise. Si vous êtes de nature à écouter les autres, une posture 100% expert ne sera peut-être pas idéale. Soyez naturel, et à l’écoute de votre personnalité et de vos apprenants. 

 

L’importance de l’adaptabilité 

Chaque posture (Expert, Facilitateur, Animateur, Empathique) comporte ses avantages et ses inconvénients. Mais, vous l’aurez compris, ces postures ne sont pas compatibles avec tous les apprenants

Un bon formateur aura donc tendance à se concentrer sur ses apprenants, et non sur son contenu. Pour cela, il devra observer, écouter et faire parler ses apprenants pour adapter sa posture. Ainsi, il tiendra compte de leurs besoins et pourra atteindre les objectifs attendus de la formation. 

Pour cela, le formateur devra prendre connaissance du plan de formation, du profil et de l’expérience des apprenants, et des objectifs de sa formation. Cela lui permettra de sortir de cette case de “tout sachant” et d’adopter la posture adéquate aux enjeux de l’entreprise. 

 

Les erreurs courantes à éviter

Les risques d'une posture de "sachant"

La plus grosse erreur que peut faire un formateur vis-à-vis de sa posture est de se positionner comme “sachant”. En d’autres termes, un formateur “qui sait tout”, et qui considère que les apprenants n’ont aucune connaissance. 

Ce type de posture est à proscrire ! Bien entendu, le formateur a des connaissances que les apprenants n’ont pas (sinon, il ne serait pas là). Mais les personnes formées aussi ont des choses à partager qui peuvent alimenter la session de formation. C’est d’ailleurs pour cela qu’élaborer un parcours de formation selon les expériences de vos apprenants est essentiel. Cela vous aide à appuyer votre propos grâce à leur expérience et à leurs connaissances !

Des supports visuels ou un langage surchargés

La seconde erreur, fréquemment observée lors des formations, est celle de la présentation PowerPoint surchargée. Vous connaissez sûrement le concept du “less is more” : plus vous noierez vos apprenants sont une montagne d’informations, plus leur apprentissage sera complexe.

A contrario, on observe aussi des formateurs qui déroulent leur cours, sans reprendre leur respiration. Au même titre que les slides remplies de texte, les longs monologues sont à proscrire de votre formation ! En plus d’être contre-productif et d’assoupir vos apprenants, cela dilue l’information essentielle que vous souhaitez communiquer. Pour éviter de tomber dans ce cas de figure : reprenez votre respiration, parlez lentement et buvez de l’eau entre chaque point important. Laisser le temps d’assimiler toutes ces nouvelles notions est essentielle pour vos apprenants ! 

 

Gérer son stress et son trac

Être formateur n’est pas simple. Qu’importe la posture que vous souhaitez adopter : vous vous retrouvez face à une classe d’apprenant qui attendent quelque chose de vous. Quoi qu’il arrive, ne cherchez pas à éliminer votre trac. Essayez seulement de le réduire au maximum. Pour cela, vous pouvez : 

  • Identifiez et analysez vos craintes : 

Avez-vous peur de ne pas réussir votre intervention ? Peur de décevoir ? Peur de recevoir une critique ? 

  • Reprenez ces craintes et établissez un “scénario catastrophe” 

Répondez à la question : “que se passerait-il si… ?”. Imaginez le pire scénario possible qui pourrait arriver ! Très souvent, vous vous rendrez compte que rien de dramatique ne devrait se passer.

  • Établissez une trame de cours à suivre 

Il est rassurant de savoir où l’on va avant de se lancer. Créer un “plan” de cours pour vous y retrouver et ne pas perdre le fil ! 

  • Respirez ! 

Avant de donner votre formation, respirez longuement en inspirant par le nez, et en expirant par la bouche. Focalisez-vous sur cette respiration, et ne laissez pas d’image intrusive reprendre le contrôle sur votre cerveau. Cette technique est magique pour détendre vos muscles et commencer le cours reboosté comme jamais !

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