Penser que l’apprentissage se limite à une salle de classe est une idée erronée. L’apprentissage fait partie du cycle de vie humain, et il continue même en dehors de l’école. Heureusement, d’ailleurs : il serait triste de ne plus jamais rien apprendre une fois ses études achevées ! Il est alors question d’enseignement informel. Entre l’apprentissage formel et l’apprentissage informel, il existe un croisement : le crossover learning. Cette réforme éducative vise à promouvoir la pédagogie et à créer de nouvelles opportunités pour les apprenants. On a dit qu’on vous expliquerait ce que c’était que ce machin, le cross… crossi... crossover learning. Alors, on est partis, accrochez-vous à vos lunettes (si vous n’avez pas de lunettes, vous faites partie des êtres inférieurs, désolés !)

 

Qu’est-ce que le crossover learning ?

Le crossover learning, ou de son nom français l’apprentissage croisé, est une méthode pédagogique qui allie l’apprentissage informel (acquisition de connaissances par soi-même ou grâce à l’EdTech) et l’apprentissage formel (acquisition de connaissances selon les normes de l’institution). Son objectif est d’offrir aux apprenants de meilleures possibilités de formation. Il procure de nouvelles opportunités d’apprentissage, à la fois originales et engageantes, un peu comme la gamification par exemple. Concrètement, cette stratégie permet au formateur de poser une question en classe pour que les apprenants y répondent, une fois sur terrain.

À cet effet, la résolution de la question ou du problème trouve réponse lors des visites de musées, d’une classe verte, d’une excursion, d’un stage, de visites de sites de production ou d’une activité personnelle. L’apprentissage se fait par la prise de photos, de notes ou encore en demandant l’avis d’autres personnes. Après la récolte d’informations, les apprenants exposent les nouvelles connaissances acquises sur le problème donné, une fois en classe.

Outre les méthodes d’apprentissage classiques, le formateur peut capter l’attention de ses apprenants en utilisant des outils créatifs, des exercices visuels ou encore des jeux ludiques et interactifs. Il peut aborder les sujets complexes avec des activités artistiques, innovantes et stimulantes pour une meilleure assimilation. Bon, bien évidemment, tenter de reproduire la célèbre photo d’Einstein tirant la langue n’aidera personne à progresser en physique, mais quand même, c’est rigolo.

 

Combiner le formel et l’informel pour un meilleur apprentissage

Le concept du crossover learning permet aux apprenants d’approfondir leurs connaissances à travers des explorations en dehors de l’enceinte de l’école ou de l’entreprise. Il ouvre de nouvelles perspectives et enrichit les activités de formation des apprenants. Le crossover learning offre une pluralité d’avantages, dont :

  • L’amélioration du système d’apprentissage ;
  • L’enrichissement des connaissances et des compétences ;
  • La stimulation de la curiosité ;
  • L’éveil de la faculté d’orientation et d’observation (jeu : lâchez vos apprenants au quatre coins de Paris sans GPS et demandez-leur de retrouver le chemin de l’entreprise. Il y en a qui vont beauuucoup gagner en facultés d’orientation) ;
  • L’assimilation de nouveaux concepts (exemple : lire une carte).

L’apprentissage croisé a un impact positif sur les compétences, ainsi que sur l'engagement des apprenants. Le programme permet de travailler ou d’approfondir un sujet qui les intéresse particulièrement. Leur motivation en est impactée. De plus, ce dispositif crée un environnement d’apprentissage propice à l’évolution. Il permet aux apprenants d’utiliser toutes les expériences qu’ils ont acquises dans les différents écosystèmes d’apprentissage.

 

Quels sont les impacts du crossover learning ?

Ce dispositif d’apprentissage permet la création d’un nouveau scénario d’enseignement. Le formateur a la possibilité de tenter des expériences pédagogiques en dehors de la salle de cours. Attention : certains exercices pratiques ne s’y prêtent pas, comme les expériences de chimie avancée ou la dissection de personnes ayant donné leur corps à la science pour les futurs médecins. Ça peut surprendre. Les apprenants, eux, découvrent des exercices authentiques qui s’éloignent du cursus traditionnel (moult exercices de team building, comme les escape games, s’y prêtent particulièrement). Ils développent de nouveaux savoir-faire, de nouvelles compétences ainsi qu’un esprit communicatif et cohésif. Néanmoins, l’évaluation de l’enseignement informel nécessite un certain temps de réflexion, comme elle n’utilise pas les canaux habituels. Au pire, organisez un lip dub : ceux qui oseront participer auront la moyenne, ceux qui refuseront auront 20/20, parce que quand même, c’est ultra ringard.

 

L’apprentissage croisé : un défi à relever

Introduire l’enseignement informel dans l’enseignement formel utilise l’expérience pour enrichir les connaissances. Ce dispositif d’apprentissage permet aux apprenants d’exploiter deux environnements différents (ou plus) pour découvrir les opportunités d’apprentissages possibles. Néanmoins, le crossover learning requiert l’implication du formateur pour être instauré. Le défi à relever est d’établir un programme d’apprentissage formel fidèle aux normes officielles tout en incluant des activités ludiques pour l’apprentissage informel, comme une forme de gamification. Les apprenants doivent bénéficier d’une part de liberté et ne pas rester figés dans leur coin (bon, si vous avez choisi l’expérience de chimie freestyle, il est normal qu’ils partent se cacher.)

Cette découverte environnementale peut se faire dans :

  • Un musée d’art ou d’histoire pour enrichir les connaissances générales ;
  • Une forêt ou un espace vert pour faire le point et prendre l’air afin de stimuler la concentration ;
  • Un stage professionnel pour découvrir un autre métier ;
  • Une activité de bricolage pour acquérir des compétences manuelles (attention aux scies sauteuses et autres pistolets à clous, quand même) ;
  • Un jeu ludique et interactif pour favoriser la communication et créer un esprit collaboratif, etc. Pas le Jungle Speed, par contre. Pour ceux qui ne connaissent pas, ça consiste à attraper un mini-poteau en bois chaque fois que les cartes vous en donnent le signal, et à chaque fois, c’est la foire d’empoigne, avec griffures et fâcheries au rendez-vous. Épargnez-vous ça.

L’apprentissage se fait partout et à tout moment. La vie quotidienne donne, par elle-même, des leçons. Si l’apprentissage formel dans les institutions offre des connaissances sur les matières de base, l’apprentissage informel offre les compétences par l’expérience de soi. D’ailleurs, grâce à l’interconnexion, la formation et le partage en ligne, le monde de la formation s’ouvre sur de nombreux horizons.

 

Une formation fondée sur les compétences est-elle envisageable ?

Compte tenu des avantages du crossover learning, certains établissements envisagent d’introduire les pratiques de l’apprentissage informel dans leur cursus formel. Cette approche se base sur les compétences. Au lieu d’être évalués pour leur capacité à cumuler des connaissances, les apprenants sont évalués à travers leur aptitude à acquérir de nouvelles capacités et à atteindre les objectifs.

L’adaptation du crossover learning peut réduire les exigences sur les résultats académiques pour accentuer d’autres compétences pratiques. Cette initiative peut accroître le développement personnel des apprenants et leur inculquer des valeurs positives comme l’autonomie, la curiosité, la persévérance et le sens de l’observation. Alors pourquoi ne pas travailler le crossover learning ?

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